Toute la journée, les visites se sont succédé. Puis la nuit tombe, et il n'y a plus personne. Me voilà seul jusqu'à demain. Avec une joie mêlée d'angoisse, je me prépare à cette traversée de la nuit. C'est un voyage immobile -- la tête à l'est, les pieds à l'ouest -- où tout peut arriver, l'ange de la mort et celui qui donne l'étincelle créatrice, la lourde et noire déesse Melancholia et l'appel au secours d'un ami ou d'un voisin. Ma solitude nocturne est l'autre nom d'une immense attente qui est celle aussi bien du dormeur que du veilleur.
|