La pluie avait cessé. Un immense ciel étoilé couvrait les villas endormies. Sans doute était-il très tard; seul un petit café brillait. Antoine lui tourna le dos et alla vers la mer. Elle montait avec un clapotis lent et doux. La plage était déserte. Il se coucha sur le sable. Dans le lointain, vers le Havre, un phare tournait. Il compta les secondes: « Un, deux, trois, quatre, cinq — lumière —... Un, deux, trois, quatre, cinq — lumière —. » Ce rythme l'apaisa un peu; puis s'étendant en arrière, il eut l'impression de plonger au milieu des étoiles. Il les nomma: « La Petite Ourse; la Polaire... Cette forme de chaise, j'ai oublié son nom... Les Pléiades clignotent. Que c'est beau! » Le silence lui faisait du bien et aussi l'immensité du ciel, de la mer, leur indifférence. C'était comme s'il avait eu devant lui un compagnon géant, tendre et muet.
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